Le théâtre sous la tempête... quel spectacle au Couvert de Certoux !

Quelle soirée! Ce devait être sans souci, le camion-théâtre avait trouvé sa place sous le Couvert de Certoux. Et les spectateurs étaient abrités également...

Mais, dix minutes après le début de la représentation, de fortes rafales de vent et de pluie se sont abattues en biais! Chassés de la scène, les acteurs se sont réfugiés contre le mur du Couvert, rejoignant là les spectateurs, qui ont bondi contre la paroi, le plus loin possible du vente et des gouttes. Les techniciens du Théâtre de Carouge se sont rués derrière les décors pour les retenir de leur mieux, leur dos à découvert sous la pluie.

Une demi-heure plus tard, les vents calmés, le spectacle a pu reprendre. Et quel spectacle! Un récit de guerre entre Vaudois et Fribourgeois tout en finesse et en musique, avec, quel heureux hasard, des restes de tonnerre pile poil quand il le fallait dans le texte!

Un magnifique souvenir, que le Théâtre de Carouge se promet de rééditer à l’aide de son camion-théâtre. Une nouvelle prestation qui a largement convaincu la septantaine de spectateurs présents.

Le Théâtre de Carouge avait proposé à la commune de venir jouer cette pièce en 2020 déjà, son lieu de représentation habituel étant en travaux. La pandémie et ses restrictions ont eu raison de ce projet l’an dernier. Tant la théâtre que la commune se sont dit que mieux vallait tard que jamais. D’autant que la représentation sera spectaculaire puisque c’est un camion théâtre qui se déplace. Il s’ouvre en deux, avec d’un côté la scène et de l’autre un bar (qui restera malheureusement fermé).

Publié en 1906, La Grande guerre du Sondrebond témoigne d’une éloquence rugueuse et magique, d’une esthétique originelle rayonnante et d’un authentique humanisme, à fleur de paysages et de sensations. Ce récit en vers libres raconte les péripéties d’un fantassin parti en 1847 de son village vaudois pour se battre contre les catholiques fribourgeois. Il évoque, par son pouvoir poétique, toutes les guerres mais aussi la destinée des hommes.

Ce que les acteurs partagent avec les spectateurs, ce n’est pas l’histoire du Sonderbund, mais la joie de la transmission. Nous voilà avec notre roulotte à parcourir les rues pour vous transmettre en jouant et en chantant un texte de Ramuz, qui parle de la transmission d’un terroir, d’un parlé, d’une culture. Pour ce faire, Robert Sandoz met en scène un vieil homme qui se souvient de cette guerre du Sonderbund et qui la raconte un soir d’été à son village. Comme nous sur la petite scène du camion théâtre aujourd’hui.




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